La migraine est l’un des troubles neurologiques les plus courants au monde, touchant environ 15 % de la population et jusqu’à 3 fois plus de femmes que d’hommes. Bien plus qu’un simple mal de tête, elle se manifeste par des crises récurrentes souvent accompagnées de douleurs intenses, parfois invalidantes, qui peuvent s’accompagner de nausées, de sensibilité à la lumière ou au bruit. Pour ceux qui en souffrent, chaque crise peut bouleverser une journée entière, voire plusieurs.

Si vous souffrez de migraines, cet article est là pour vous accompagner, vous informer et vous proposer des pistes concrètes pour mieux vivre ces moments difficiles. Nous allons explorer ensemble ce qu’est vraiment une migraine, ses causes, ses symptômes ainsi que les solutions naturelles efficaces pour soulager rapidement une crise ou en réduire la fréquence.

Déclencheurs des migraines

La migraine, ce n’est pas juste “un gros mal de tête”

On confond souvent la migraine avec une simple céphalée mais c’est bien plus qu’un mal de tête intense. La migraine est une affection neurologique complexe qui peut survenir sans prévenir, durer plusieurs heures voire plusieurs jours et s’accompagner de symptômes invalidants.

Elle peut être déclenchée par des facteurs très variés : variations hormonales, stress, fatigue, alimentation, stimuli sensoriels… Et elle n’épargne aucune tranche d’âge.

La migraine ne se résume pas à un simple mal de tête passager : c’est une réalité souvent difficile à vivre. Elle se manifeste par :

  • Une douleur pulsatile souvent localisée d’un seul côté de la tête 
  • Des symptômes associés : nausées, vomissements, hypersensibilité à la lumière (photophobie) ou au bruit (phonophobie) 
  • Parfois une aura : troubles visuels, fourmillements, difficultés d’élocution précédant la douleur 

Les déclencheurs les plus fréquents 

La crise migraineuse est souvent la conséquence d’un cumul de facteurs déclenchants et ceux-ci peuvent varier au fil de la vie.

1. Fluctuations hormonales 

Chez de nombreuses femmes, les migraines sont étroitement liées aux fluctuations hormonales, en particulier à la chute du taux d’œstrogènes. Ce phénomène survient notamment juste avant les règles, après un accouchement, à l’arrêt de certaines contraceptions ou encore à la ménopause. Lorsque le taux d’œstrogènes baisse brutalement, il perturbe les récepteurs de la douleur dans le cerveau et peut déclencher une crise migraineuse. C’est pourquoi certaines femmes souffrent systématiquement de migraines à des moments précis de leur cycle ou après une naissance, sans toujours en comprendre la cause. Identifier cette sensibilité hormonale permet souvent de mieux anticiper et soulager les crises.

2. Stress et fatigue

La fatigue et le stress sont deux déclencheurs fréquents de migraines car ils perturbent l'équilibre naturel du corps. Le manque de sommeil ou un repos insuffisant entraîne une hypersensibilité du système nerveux et une diminution des neurotransmetteurs qui régulent la douleur. Le stress quant à lui, va libérer des hormones qui augmentent la tension musculaire et perturbent la circulation sanguine cérébrale. 

3. Alimentation et boissons

Un autre facteur souvent sous-estimé dans le déclenchement des migraines est l'alimentation. Certaines aliments ou boissons peuvent provoquer des crises chez des personnes sensibles : vin, chocolat, fromages fermentés, l'excès ou sevrage de caféine. En effet, ces produits contiennent des substances qui provoquent une dilatation des vaisseaux sanguins ou stimuler de manière excessive le système nerveux. Un repas trop riches ou difficiles à digérer ou encore des horaires alimentaires irréguliers peuvent aussi être un déclencheur.

Chez les personnes migraineuses, un journal alimentaire peut aider à repérer les déclencheurs individuels et adapter son alimentation en conséquence. 

4. Stimuli sensoriels et environnement

Le cerveau des personnes qui souffrent de migraines est souvent plus sensible aux stimulations :

  • Lumières vives ou clignotantes
  • Bruits intenses
  • Odeurs fortes (parfums, fumées, produits chimiques)
  • Changements météorologiques ou variations de pression atmosphérique 

Chaque personne migraineuse est unique : apprendre à écouter votre corps et à identifier vos propres déclencheurs est une étape clé vers un mieux-être durable. Ce chemin peut sembler long mais il est jalonné de progrès qui font la différence. 

Les différents types de migraines : toutes ne se ressemblent pas 

Il existe plusieurs formes de migraines, chacune ayant ses propres manifestations et déclencheurs.

  1. Migraine sans aura

La forme la plus courante, elle représente environ 75 % des cas. Contrairement à la migraine avec aura, elle n'est pas précédée de signes visuels ou sensoriels. Elle se manifeste directement par

  • Douleur pulsatile, généralement d’un seul côté de la tête
  • Sensibilité accrue à la lumière (photophobie) et au bruit
  • Nausées et parfois vomissements
  • Durée : de 4 à 72 heures

2. Migraine avec aura (migraine ophtalmique) 

Elle touche 15 à 20 % des personnes migraineuses et se distingue par des signes précurseurs appelés "aura", voici quelques uns de ses symptômes : 

  • Troubles visuels (lignes, scintillements, points lumineux, vision floue) 
  •  Neurologiques (engourdissement, picotements) 

L’aura dure généralement de 20 à 60 minutes, puis la douleur migraineuse survient ensuite souvent d'un seul côté, associée à des nausées, une sensibilité à la lumière et au bruit. 

3. Céphalée de tension

Parfois confondue avec une migraine, la douleur d'une céphalée de tension est en réalité d’un autre type. Elle se caractérise par une sensation de pression ou d’étau autour de la tête, comme un bandeau. Elle est généralement d'une intensité modérée, souvent liée au stress, à la fatigue ou à une mauvaise posture. Elle est moins invalidante qu'une migraine mais plus persistante. 

4. Migraine menstruelle

La migraine menstruelle est une migraine qui apparaît en lien direct avec les fluctuations hormonales du cycle féminin, en particulier la chute d'oestrogène juste avant ou au début des règles. Elle survient souvent dans les deux jours précédant les règles. Les symptômes ressemblent à ceux d'une migraine "classique" mais la douleur est souvent plus résistante aux traitements classiques.

5. Migraine chronique

La migraine chronique est la forme la plus invalidante et sévère de migraine qui se définit par la présence de maux de tête au moins 15 jours par mois dont 8 jours ou plus avec des caractéristiques de migraine. La fréquence des crises peut entraîner une fatigue intense, des troubles du sommeil et de concentration. Elle demande souvent une prise en charge médicale spécifique. 

Ce que dit la science sur la migraine 

La migraine est l’une des affections neurologiques les plus fréquentes mais aussi l’une des plus méconnues du grand public. Les recherches scientifiques montrent qu’il s’agit d’un trouble multifactoriel, influencé à la fois par la génétique, le mode de vie et l’environnement.

  1. Un adulte sur cinq touché en France

Selon l’Inserm, 1 adulte sur 5 souffre de migraine en France. Les femmes sont particulièrement concernées : elles sont trois fois plus touchées que les hommes, en raison notamment de l’impact des fluctuations hormonales. La génétique joue un rôle déterminant :

  • Les antécédents familiaux augmentent considérablement le risque 
  • Si un parent ou un grand-parent est migraineux, la probabilité de développer soi-même des crises est nettement plus élevée 
  • Cette prédisposition génétique interagit avec d’autres facteurs (stress, alimentation, environnement), rendant la prévention et le traitement plus complexes 

2. Traitement médicamenteux : utile mais pas toujours suffisant

Le traitement classique de la migraine repose souvent sur des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou des médicaments spécifiques comme les triptans. Mais l’efficacité n’est pas universelle :

  • Près de 30 % des migraineux répondent mal aux AINS 
  • Les traitements peuvent soulager rapidement mais leur usage fréquent comporte des risques (effets secondaires, surconsommation médicamenteuse, céphalées chroniques par abus de médicaments)
  • De plus en plus de spécialistes recommandent d’associer aux médicaments des approches complémentaires : gestion du stress, suivi alimentaire, techniques de relaxation, phytothérapie, acupuncture…

Parmi ces approches, certaines ont montré un réel intérêt dans la prévention des crises : 

  • Compléments alimentaires : le magnésium (600 mg/j), la coenzyme Q10 (300 mg/j), la riboflavine ou la vitamine B2 peuvent contribuer à réduire la fréquence et l’intensité des migraines, notamment chez les personnes carencées ou à risque. Prenez soin de vérifier la qualité des compléments alimentaires et n’hésitez pas à demander l’avis d’un professionnel de santé, surtout pour éviter les surdosages.
  • L’acupuncture : plusieurs études confirment son efficacité dans la prévention avec une diminution notable du nombre de crises chez de nombreux patients.

La science avance et de nouveaux traitements ciblant les mécanismes neurologiques de la migraine (anticorps anti-CGRP, neuromodulation) sont en développement. Ces innovations ouvrent la voie à des solutions plus personnalisées, adaptées aux patients pour qui les traitements actuels sont insuffisants ou mal tolérés. 

Tisane migraine

8 gestes simples pour soulager naturellement une crise de migraine

Pour vous qui vivez avec la migraine, chaque crise peut être éprouvante, tant physiquement que moralement. Douleurs intenses, hypersensibilité aux sons ou à la lumière, nausées… les maux de tête peuvent mettre à l’arrêt toute activité pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Heureusement, certaines solutions naturelles peuvent vous aider à réduire l’intensité de la crise et améliorer votre confort, seules ou en complément d’un traitement médical.

1. Appliquer une poche de glace sur la nuque ou le front 

Le froid est l’un des gestes les plus simples et efficaces : une étude a montré qu’il soulage 71 % des personnes migraineuses. Il agit comme un vasoconstricteur, c’est-à-dire qu’il réduit l’inflammation et resserre le diamètre des vaisseaux sanguins souvent responsables de la douleur pulsatile. Appliquez une poche de glace ou un pack réfrigérant enveloppé dans un linge pendant 15 à 20 minutes puis faites une pause avant de recommencer si nécessaire.

2. Boire une tisane migraine aux plantes ciblées

Une bonne hydratation est essentielle : même une légère déshydratation peut aggraver une migraine en contractant les vaisseaux sanguins. L’eau reste la boisson idéale mais les tisanes peuvent apporter un double bénéfice : réhydrater et profiter des propriétés de certaines plantes. Parmi les plus intéressantes :

  • Camomille matricaire : calmante en pleine crise 
  • Lavande vraie : relaxante et décontractante 
  • Menthe poivrée : effet rafraîchissant et vertus décontractantes 
  • Reine-des-prés : action anti-inflammatoire et analgésique naturelle 

C'est précisément ce mélange de plantes que nous avons réuni dans notre tisane migraine , afin d'offrir une solution douce et efficace contre les maux de tête. Nous avons conçu cette infusion pour accompagner les femmes sujettes aux maux de tête liés au stress ou aux variations hormonales pour retrouver confort et clarté. 

3. Appliquer de l’huile essentielle sur les tempes

 Les huiles essentielles sont reconnues pour leurs propriétés anti-inflammatoires, analgésiques et antispasmodiques. Parmi les plus utilisées contre la migraine :

  • Menthe poivrée : effet rafraîchissant et anesthésiant léger
  • Lavande vraie : idéale contre le stress, souvent déclencheur de crises 
  • Camomille romaine : apaisante, utile si la migraine est liée à la tension nerveuse

Attention : Les huiles essentielles sont puissantes. Elles sont déconseillées aux femmes enceintes, aux jeunes enfants et aux personnes sensibles (asthme, allergies…). Toujours les diluer dans une huile végétale avant application et demander conseil à un professionnel de santé.

4. Utiliser un masque chaud ou froid selon le type de douleur

L'application d'un masque chaud ou froid est une solution naturelle simple qui peut aider à soulager une crise migraineuse.

  • Le froid va agir comme un anesthésiant local, il va réduire l'inflammation et engourdit la douleur. Il est utile en cas de douleurs pulsatives pour resserrer les vaisseaux 
  • Le chaud favorise la détente musculaire notamment au niveau de la nuque et des épaules contractées lors d'une migraine. 

Selon les personnes, l'un ou l'autre sera plus efficace : l'idéal est donc de tester pour voir ce qui apporte le plus de soulagement. C'est justement ce que permettent nos masques réfrigérants et chauffants, conçus pour alterner froid et chaleur selon ton besoin du moment. 

 5. Stimuler un point de pression (acupression)

Le point LI-4, situé entre le pouce et l’index, est traditionnellement utilisé pour soulager les maux de tête. Appliquez une pression ferme pendant 30 secondes à 1 minute sur chaque main pour détendre les tensions et réduire la douleur.

6. Supprimer les stimuli sensoriels

En pleine crise, les bruits, lumières vives ou écrans amplifient la douleur. Installez-vous dans un endroit calme, sombre et frais, fermez les yeux et laissez le corps se reposer. 

7. Pratiquer la cohérence cardiaque

Cette technique de respiration rythmée (inspirer 5 secondes, expirer 5 secondes, pendant 5 minutes) aide à réguler le stress, à détendre les muscles et à équilibrer le système nerveux. Pratiquée régulièrement, elle peut aussi réduire la fréquence des crises. 

8. Tenir un journal de crise

Noter les circonstances de chaque migraine (alimentation, sommeil, hormones, émotions…) vous permettra d’identifier les déclencheurs récurrents et d’adapter votre mode de vie pour les éviter. Cela facilite aussi le suivi médical et l’efficacité d’un éventuel traitement de fond. 

Les faux bons réflexes 

  • Café fort en pleine crise 
  • Prise excessive de médicaments → risque de céphalée de rebond 
  • Automédication sans suivi (huiles essentielles, compléments...) 
  • Sport intensif ou écrans lumineux pendant une crise 
  • Jeûne prolongé ou cures “détox” agressives 

Quand consulter un professionnel 

Il est essentiel de consulter un médecin si vous souffrez de migraines récurrentes, si les traitements en vente libre sont inefficaces ou si vos symptômes évoluent. Certaines douleurs intenses peuvent parfois être confondues avec d'autres affections plus graves. Un bilan médical permettra d’écarter toute autre cause et mettre en place un traitement de la migraine personnalisé.

 

En résumé : pour soulager naturellement, rien ne sert de tout faire… mais de bien choisir

Face à une crise de migraine, vouloir tout essayer en même temps peut vite devenir épuisant. Mieux vaut sélectionner 1 à 2 gestes simples, adaptés à votre situation et les mettre en place dès les premiers signes. Bien que ces approches naturelles ne remplacent pas un suivi médical indispensable, elles peuvent véritablement vous aider à retrouver un meilleur équilibre et à réduire la fréquence ou l’intensité des crises. Chaque petit geste compte pour reprendre progressivement le contrôle de votre bien-être.

 

Sources :

  1. La Voix des Migraineux
  2. Migraines Quebec
  3. La société Française d’Études des Migraines et Céphalées
  4. INSERM